La maison que Jack Ma a construit

Alibaba : la maison que Jack Ma a construite Vue d'ensemble Jack aime à dire que le succès de son entreprise est un accident : "Alibaba pourrait aussi bien être connue sous le nom de 'mille et une erreurs'." Dans ses premières années, il a donné trois explications pour expliquer la survie de l'entreprise : "Nous n'avions pas d'argent, nous n'avions pas de technologie et nous n'avions pas de plan." Mais examinons les trois véritables facteurs qui sous-tendent le succès d'Alibaba aujourd'hui : l'avantage concurrentiel de l'entreprise dans le commerce électronique, la logistique et la finance, ce que Jack décrit comme le "triangle de fer" d'Alibaba. L'avantage du commerce électronique Contrairement à Amazon, les sites Web grand public d'Alibaba, Taobao et Tmall, ne possèdent pas de stocks. Ils servent de plateformes permettant à d'autres marchands de vendre leurs produits. Taobao est constitué de neuf millions de vitrines gérées par de petits commerçants ou des particuliers. Attirés par l'énorme base d'utilisateurs du site, ces "micro-marchands" choisissent d'installer leurs étals sur Taobao en partie parce que cela ne leur coûte rien. Alibaba ne leur facture aucun frais. Mais Taobao gagne de l'argent - beaucoup d'argent - en vendant des espaces publicitaires, ce qui permet de promouvoir les marchands qui veulent se démarquer. L'avantage logistique Lors de la Journée des célibataires 2015, les commandes passées sur les sites web d'Alibaba ont généré 467 millions de colis, nécessitant plus de 1,7 million de coursiers et quatre cent mille L'espoir et l'arrivée en Amérique Ces villes mono-produit peuvent représenter 80 % ou plus de la production de certains produits, non seulement en Chine mais dans le monde entier. Shaoxing est la "ville du textile" et Yongkang la "ville du matériel", produisant chaque jour 30 000 portes en acier et 150 000 scooters. Taizhou est connue comme la "ville des machines à coudre" et Shenzhou comme la "ville des cravates". Haining se nomme elle-même "ville du cuir". Il y a même une "ville de la brosse à dents". Yiwu elle-même prétend être la "ville des chaussettes" de Chine, produisant chaque année plus de trois milliards de paires de chaussettes pour des entreprises comme Walmart et Disney, bien que Datang, près de Hangzhou, prétende également être la "ville des chaussettes", produisant plus de huit milliards de paires chaque année. Jack se souvient de sa première session en ligne : "Mon ami Stuart... m'a dit : 'Jack, c'est Internet. Tu peux trouver tout ce que tu peux trouver sur Internet". J'ai dit : "Vraiment ? Alors j'ai cherché le mot bière. Un mot très simple. Je ne sais pas pourquoi j'ai cherché bière. Mais j'ai trouvé de la bière américaine, de la bière allemande [sic] et pas de bière chinoise... . . J'étais curieux, alors j'ai cherché 'Chine', et pas de 'Chine', pas de données." Intrigué, Jack demande de l'aide à Stuart. "J'ai dit à mon ami, 'Pourquoi ne pas faire quelque chose sur la Chine?' Alors on a fait une petite page, très moche... [pour] l'agence de traduction que j'y ai inscrite." Le site de Hope Translation ne contenait que du texte, sans aucune image, ainsi qu'un numéro de téléphone et le prix des travaux de traduction. Jack se souvient plus tard au journaliste Charlie Rose : "C'était si choquant, on l'a lancé à 9h40 du matin, à 12h30 j'ai reçu un coup de fil de mon ami. 'Jack, tu as cinq e-mails.' J'ai dit, 'C'est quoi un email ?'" Trois e-mails venaient des États-Unis, un du Japon et un d'Allemagne. Jack s'est mis à formuler l'idée d'une nouvelle activité - aider les entreprises chinoises à trouver des canaux d'exportation en ligne - et a proposé l'idée d'un partenariat avec VBN. véhicules pour livrer les marchandises. La Chine dispose aujourd'hui d'une véritable armée de coursiers. À pied, à vélo, à vélo électronique, en camion ou en train, ils sont les héros méconnus de la révolution du commerce électronique du pays. Les consommateurs chinois ont dépensé plus de 32 milliards de dollars en livraisons de colis en 2014. Ce chiffre a augmenté de plus de 40 % en un an. Sans la livraison à bas prix que les services de messagerie fournissent, Alibaba ne serait pas le géant qu'il est aujourd'hui. Pour survivre dans un secteur coupe-gorge, certaines des entreprises de messagerie ont adopté des méthodes astucieuses pour maintenir les coûts au plus bas. À Shanghai, par exemple, les coursiers font la navette dans le métro, se passant les colis par-dessus les barrières pour éviter d'acheter plusieurs tickets. En réponse à l'inefficacité de ce qui était alors la poste américaine. En Chine, la ruée vers l'or du commerce électronique a stimulé l'essor de plus de huit mille entreprises de messagerie privées, parmi lesquelles vingt grandes sociétés se distinguent. Ensemble, elles traitent plus de 30 millions de colis par jour et emploient plus de 1,5 million de personnes dans six cents villes. Cainiao met en place une plate-forme d'information exclusive qui relie les fournisseurs de services logistiques, les entrepôts et les centres de distribution dans tout le pays. Alibaba détient 48 % de Cainiao, Pourtant, avec Cainiao, Alibaba a renforcé l'atout le plus important de tous : la confiance. Les clients et les commerçants savent qu'ils peuvent compter sur les produits pour arriver là où ils doivent être, en temps voulu. L'avantage financier Dans le domaine des services financiers, l'atout le plus important d'Alibaba est Alipay, sa réponse à PayPal. Alipay gère plus de trois quarts de trillion de dollars par an en transactions en ligne, soit trois fois le volume de PayPal et un tiers du marché mondial des paiements en ligne, qui représente 2 500 milliards de dollars. Comme une forme de séquestre, Alipay diffuse la confiance à travers l'empire du commerce électronique d'Alibaba. Vingt pour cent de toutes les transactions Alipay concernent le paiement de services publics, tels que les factures d'eau, d'électricité et de gaz. Les clients peuvent également acheter des billets de train, payer des amendes routières ou souscrire une assurance en utilisant Alipay, ce qui en fait la monnaie de facto d'une Chine de plus en plus numérique. Jack Magic Jack a expliqué un jour qu'il aimait le personnage principal du film Forrest Gump parce que "les gens pensent qu'il est stupide, mais il sait ce qu'il fait". Le style de discours de Jack est si efficace parce que son message est si facile à approuver, à retenir et à assimiler. Jack parle toujours sans notes. Un examen attentif de tous ses discours révèle qu'il a essentiellement prononcé le même discours au cours des dix-sept dernières années. Pourtant, en adaptant subtilement son message à l'humeur et aux attentes de la foule, il parvient à donner à chaque discours un air de nouveauté. Born Again : Taobao et l'humiliation d'eBay "Les pionniers prennent les flèches, les colons prennent la terre" L'épidémie du virus du SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère) a débuté dans le sud de la Chine en 2002, Bien qu'elle ait rendu malades des milliers de personnes et tué près de huit cents autres, l'épidémie a eu un impact curieusement bénéfique sur le secteur de l'Internet chinois, y compris Alibaba. Le SRAS a validé la téléphonie mobile numérique et l'Internet, et a ainsi représenté le tournant de l'émergence de l'Internet comme véritable média de masse en Chine. Des millions de personnes, confinées chez elles ou dans leurs dortoirs pendant des jours ou des semaines, se sont tournées vers l'Internet pour s'informer ou se divertir. Pour Alibaba, le SRAS a convaincu des millions de personnes, qui avaient peur de sortir, d'essayer de faire des achats en ligne. "L'un des plus grands investissements de notre vie a été l'immobilier de la ville de New York, dit-elle, et les investisseurs ont obtenu les meilleurs rendements lorsqu'ils ont acheté des choses dans les années 1970 et 1980, lorsque les gens se faisaient agresser... . . . La leçon est que vous faites le plus d'argent quand vous achetez des choses qui ne font pas consensus." En commençant par le C2C, il a rendu le facteur prix très attrayant. Les particuliers peuvent être heureux de gagner ne serait-ce que cinq mao (moins d'un cent américain) sur une vente." La décision de Taobao de renoncer à faire payer des frais n'était pas sans risque, car elle l'obligeait à chercher d'autres moyens de générer des revenus, surtout si le site devenait populaire et faisait grimper les coûts d'exploitation. Mais la gratuité du site, tant pour les acheteurs que pour les commerçants, s'est avérée être le facteur clé du triomphe de Taobao sur eBay. Un document de recherche qui a analysé plus de dix ans de données sur les transactions de Taobao conclut qu'au début de l'histoire de l'entreprise, il était plus important d'attirer les commerçants, qui en Chine sont particulièrement allergiques aux frais, que d'attirer les acheteurs. La popularité de Taobao a été alimentée par un "cercle vertueux" : Plus de marchands et d'inscriptions de produits signifiaient que plus d'acheteurs étaient attirés par le site, ce qui signifiait plus de marchands et de produits, etc. Comme prévu, dès que le site chinois a été migré et intégré au site mondial, l'impact sur le trafic de EachNet a été désastreux : il a chuté de façon vertigineuse. Les clients en Chine ont commencé à subir de longs délais et des temps morts sur le site. Pourquoi prendraient-ils la peine d'attendre eBay en Chine - un site payant - alors que Taobao était disponible instantanément et gratuitement ? La modification d'un mot sur le site prenait neuf semaines. Changer une fonctionnalité prendrait un an. Bien que Taobao ait ses mérites, Alibaba avait du mal à croire en sa chance, car l'ineptie de cette entreprise censée être de renommée mondiale devenait évidente. "Vous devez avoir un ensemble de produits conçus uniquement pour ce marché par des Chinois. Ce n'est pas un marché où vous pouvez prendre un produit ou un système qui fonctionne en Europe ou aux États-Unis et l'exporter en Chine." "Nous avons fait une grosse erreur. Nous aurions dû laisser EachNet sur leur propre plateforme en Chine. Au lieu de cela, nous avons mis EachNet sur la plateforme globale d'eBay parce qu'elle avait fonctionné partout. Ca avait marché en Europe de l'Ouest, ça avait marché partout. . . . Nous avons acheté tous ces petits eBay et les avons migré vers une plateforme commune, ce qui a eu beaucoup d'avantages. Le premier est le coût. Le second est la rapidité de la mise sur le marché, car lorsque vous lancez le service "Achetez-le maintenant", vous pouvez l'étendre à trente pays, plutôt que de le faire progressivement. Mais nous avons fait une erreur en Chine". Elle attribue le mérite aux réalisations d'Alibaba, qui a su concevoir Taobao pour l'adapter au marché local : "eBay est peut-être un requin dans l'océan, mais je suis un crocodile dans le fleuve Yangtze. Si nous nous battons dans l'océan, nous perdons, mais si nous nous battons dans le fleuve, nous gagnons." Jack est passé maître dans l'art de faire appel aux émotions des gens, et l'humour y est pour beaucoup. Les éléments de décor de Jack, ses répliques et ses anecdotes, ainsi que la façon dont il les combine, sont essentiellement les mêmes que les "bits" que les humoristes utilisent pour composer leurs routines. En racontant comment il a surmonté des défis et défié les obstacles, Jack fait régulièrement fondre en larmes certains membres de son public, même des cadres d'entreprise endurcis. Le mantra de Jack : "Les clients d'abord, les employés ensuite, et les actionnaires en troisième lieu". Jack décrit cela comme la philosophie d'Alibaba. Les employés sont dissuadés de se plaindre - une des bêtes noires de Jack - et sont encouragés à assumer des responsabilités personnelles, en exécutant ou en déléguant des tâches plutôt qu'en attendant des ordres d'en haut. Les "six veines" de l'"épée spirituelle" d'Alibaba sont "le client d'abord, le travail d'équipe, l'acceptation du changement, l'intégrité, la passion et l'engagement".